Je l'aime d'amour mon Ernesto ! Ernesto, c'est notre fauteuil.
Ernesto est un fauteuil droit pivotant, perché sur son pied métal chromé, à l'assise profonde et tout de tissu Scarlet mandarine vêtu. Mais voilà, Ernesto est très mal en point. Acheté en 2009, il est devenu moche, car fatigué, vieilli, décoloré, abimé. Il n'a plus qu'un seul atout : il est confoOOortable ! Ses deux coussins ne sont pas du tout déformés, ni affaissés par le temps (mousse Bultex 37 kg/M3). Et je n'ai pas le cœur à m'en débarrasser. Doté d'une structure en contreplaqué avec rembourrage en mousse polyester, il est encore solide.
Pendant que je relooke les poufs, les yeux rivés sur le fauteuil, une petite idée, toute petite, minuscule, commence à me titiller : et si... Est-ce que j'en suis capable ? Est-ce que je peux y arriver ? De toute façon, il est fichu, alors, autant tenter... Oui, mais... Si c'est trop compliqué... Aïe, aïe, aïe, l'idée est là, bien ancrée, et je n'arrive plus à m'en défaire. Et je ne peux raisonnablement pas jeter ce fauteuil, malgré son apparence.
Direction Internet, les vidéos sur Youtube, les conseils de blogueurs, etc, etc. Allez, zou, c'est décidé !
On a commencé à faire sauter les agrafes, sous la structure du fauteuil. Et puis, avec mon découd-vite (mon super copain aux supers pouvoirs), j'ai commencé à m'attaquer aux coutures mandarines. Ça prend un certain temps ! J'ai décousu et retiré toutes les pièces de tissu, une par une, en prenant soin de bien les numéroter et identifier. En la matière, je suis les conseils de Bab la bricoleuse.
Plus le temps passe, plus la structure interne du fauteuil apparaît. Le coussin d'assise et celui du dossier sont fixés au fauteuil par un système de cordelettes très solides et de nombreuses agrafes. Je ne vais jamais pouvoir refaire ça à l'identique !!! Dans quoi je me suis embarquée encore... Le doute s'installe... Je prends des photos pour la suite. Ou pas...
La ouatine polyester se découvre également. Et maintenant qu'on en est là, je fais quoi ? J'ai un peu (beaucoup) de friture et de parasites dans mon cerveau ! Mes idées s'embrouillent, et toujours la même question : est-ce que j'en suis capable ?
Aidez-moi ! Au secours ! Je me refais le film du démontage à l'envers : cette pièce ci va là, cette pièce là va ici. Si je prends mon temps, en vérifiant régulièrement le montage... Oui, mais, il me faut pas mal de tissu, si je me trompe, il sera gaspillé... Et si, et si, et si. Pfffff ! C'est un travail d'envergure...
Le tissu des poufs me plaît beaucoup, ce serait chouette un fauteuil assorti. Cette couleur chaude a toujours autant le vent en poupe. Un coup de folie ! Appelez ça comme vous voulez, c'est un coup de folie. Je fonce !
Les différentes pièces de l'ancienne housse me servent de patron. L'avantage du velours, c'est qu'on peut laisser les bords à vif, pas la peine de surfiler. Je réutilise également les pièces de feutre gris, cousues au tissu mandarine. Elles servent à tendre le tissu velours et se fixent sous le fauteuil.
Assembler et coudre tous ces morceaux m'a bien occupée plusieurs jours. Et quand on débute ce genre de projet, mieux vaut être assidue derrière sa machine à coudre.
Et puis arrive le jour où on enfile la housse sur le fauteuil. Yeaaahhhh ! Ça, c'est fait !
Je peux coudre une nouvelle housse aux coussins, fermée par une fermeture Eclair récupérée sur l'ancien tissu. Bien évidemment, j'ai abandonné le projet de fixer les coussins au fauteuil, même si j'ai conservé le fameux feutre gris. C'est tout de même plus pratique si on peut les retirer pour aspirer la poussière et récupérer les objets qui tombent en-dessous. Je n'ai pas non plus cousu de Velcro, mon idée première. Je craignais que les coussins ne tiennent pas bien en place, mais le velours les maintient bien.
Par contre, l'organiseur pour les zappettes avait tendance à glisser, il a eu droit lui aussi à sa pièce de feutre. Il est bien maintenu sous l'assise et reste en place.
Et voilà ! Tadammm ! Danse de la joie !
De revêtement Scarlet mandarine, notre cher Ernesto (Article Emilio Kopfstpütze) est passé à Huggy terracotta, comme nos poufs.
Finalement, ce n'était pas si compliqué. Hum, hum (ironique). Il n'est pas parfait, mais il me (nous) plaît. On aime sa forme géométrique, cubique, ses lignes angulaires. On aime son coussin de dossier bien épais, son coussin d'assise XXL. On adore sa largeur généreuse, elle offre un espace confortable pour s'y lover. On aime ses accoudoirs pleins dans le prolongement de la base du fauteuil. On adore sa couleur lumineuse, aux couleurs de la terre. Nous ne l'avons pas jeté, et cela ne nous a pas ruinés. Il va rester notre assise préférée durant de longues années.
Avec des chutes, j'ai rénové aussi un petit repose-pieds bas : ils vont se tenir compagnie.
Et pour un confort inégalé, un petit coussin passepoilé qui va bien ! Tuto par ici.
Elle est pas belle la vie ! Ernesto ne fait plus du tout grise mine !
A bientôt.